Le désir sexuel hypoactif: cause et traitement | Sexualité

Le désir sexuel hypoactif
Concrètement, en sexologie clinique, nous parlons de « désir sexuel hypoactif » (DSH). Il s’agit « d’une déficience ou d’une absence de fantaisies sexuelles et de désirs pour les activités sexuelles.
Dans notre société, il s’avère que la plupart des gens accorde une grande importance à la sexualité. Elle semble indispensable au bien-être personnel mais aussi à l’épanouissement conjugal. Dès lors, nous acceptons difficilement qu’une personne puisse manquer de désir sexuel, et pourtant, c’est le cas de nombreuses personnes. En effet, le manque de désir est l’une des principales raisons qui poussent les personnes à consulter.

De nombreuses recherches mettent en lumière le fait que le manque de désir sexuel touche principalement les femmes sans, cependant, exclure les individus de sexe masculin qui se révèlent aussi touchés par cette problématique.

Le jugement sur cette déficience ou cette absence est fait par le clinicien en tenant compte de variables qui affectent le fonctionnement sexuel de la personne comme l’âge et le contexte de vie de la personne. Cette perturbation provoque une détresse important ou des difficultés interpersonnelles » (G. Trudel, P. De Sutter, A. Hubin ; 2011).

Les causes du désir sexuel hypoactif

Le désir sexuel hypoactif s’avère être une difficulté qui prend ses racines dans les relations interpersonnelles et qui, en conséquence, comporte de nombreux facteurs étiologiques.

Tout d’abord, nous pouvons mettre en évidence les éléments psycho-cognitifs et émotionnels. Il s’agit des pensées négatives, des cognitions erronées, de la peur, du dégoût, de la culpabilité, etc. qui viennent parasiter les pensées et les croyances de l’individu.

En second lieu, il y a les éléments liés au comportement quotidien de la personne. Souvent, nous prenons des habitudes sexuelles qui vont progressivement amener une perte d’intérêt pour la sexualité. Par exemple, la pratique répétée des mêmes positions ou scénarios sexuels.

Enfin, nous parlerons des éléments biologiques et médicaux. Suite à certaines opérations chirurgicales, à une maladie, à la prise de certains médicaments, aux oscillations hormonales, etc. nous pouvons constater des changements physiologiques amenant une perte de désir.

Il est donc important de prendre en compte tous les éléments de la vie du patient. En effet, dans un trouble comme le désir sexuel hypoactif , il y a très souvent des causes multimodales. Dès lors, l’environnement social et culturel dans lequel la personne évolue est également très important. Les relations professionnelles, conjugales, familiales, … peuvent directement influencer la sexualité.

La personne dans sa globalité est donc toujours au centre de toute intervention sexothérapeutique.

Le traitement du désir sexuel hypoactif

En sexologie clinique, le désir sexuel hypoactif va se traiter de différentes façons et selon plusieurs modalités. Dans un premier temps, nous allons réaliser l’anamnèse avec le patient en vue de repérer les éléments biologiques, psychologiques, médicamenteux, etc. pouvant avoir leur importance et ce, en vue de mieux orienter l’intervention psychothérapeutique.

Ensuite, au départ des éléments mis en évidence lors de l’anamnèse, nous pourrons alors appliquer des techniques protocolaires spécifiques – tels que le « Sensate focus » ou « les fiancés timides » de Masters et Johnson ; la thérapie tri-localisée ; la bibliothérapie ; les injonctions paradoxales ; etc. – afin d’améliorer la sphère des sensations et des émotions de l’individu.

Aussi, il peut être très intéressant, voir même utile, de pouvoir travailler avec le couple. Effectivement, impliquer le partenaire permet souvent de renforcer la cohésion conjugale et d’aller vers de meilleurs résultats.

En conclusion, bien que le désir sexuel hypoactif soit l’un des troubles les plus fréquents, il existe de nombreux moyens de le surmonter. Il faudra, dès lors, être particulièrement attentif aux différents facteurs responsables de la diminution du désir et par la suite, appliquer les techniques les plus adéquates.
Référence :

  •   S. Aubin, F. De Carufel, P. De Sutter, N. Jarrousse, G. Trudel ; Sexualité, couple et TCC (Les difficultés sexuelles) ; Coll. Pratiques en psyhcothérapie ; Ed. Elsevier Masson ; Issy-les-Moulineaux, France ; 2011.
  •   P. Lopez, F.-X. Poudat ; Manuel de Sexologie ; Coll. Pratique en gynécologie-obstétrique ; Ed. Elsevier Masson ; Issy-les-Moulineaux, France ; 2007.
1 commentaire
  1.  

    Et sinon, pourquoi vouloir le soigner ? On est plus heureux en en demandant moins, non ?

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