La pensée hypnotique et la dé-hypnose | Thérapie

La pensée hypnotique et la dé-hypnose

Chacun a acquis au cours de l’enfance des structures de pensée provenant de l’éducation familiale, scolaire, sociale, religieuse… Ses structures enfantines forment une sorte de socle qui surgit en mode automatique dès que l’inconfort survient chez l’adulte. Submergé par des sensations ou des réflexes dont il a oublié l’origine, l’adulte est hypnotisé par l’enfant auquel, il est toujours identifié.

Tous les enfants s’auto-définissent par rapport à des situations difficiles qu’ils interprètent comme des signes de leur propre imperfection. Ils intériorisent et s’approprient la culpabilité inconsciente des adultes. Un grand nombre de circonstances, souvent incompréhensibles pour l’enfant, sont interprétées par lui de façon traumatisante. Ce sont ses interprétations qui structurent sa pensée, sa vision du monde et de lui-même. Ce sont ces interprétations qui constituent ce que chacun appel « mon histoire ».

Cette histoire constituée de faits  « interprétés par l’enfant », est largement occultée par l’adulte. Les conséquences sont lourdes, car un adulte qui fonctionne inconsciemment sur la base des interprétations enfantines, souffre de névroses transgénérationnelles. Si ce dernier ne veut plus subir le pouvoir hypnotique de l’enfant du passé, il est nécessaire qu’il reconnaisse ses faits, car « son enfant intérieur » ne les a pas oubliés.

La perte d’un frère ou de l’un des parents, l’enfermement du père dans une souffrance d’origine transgénérationnelle, la dépression de la mère, le spectacle de conflits parentaux, parents alcooliques, un trouble mental non reconnu chez l’un des adultes référant… Parents perfectionnistes, obsessionnels, dissociés, indifférents, engourdis, incestueux… Parents infligeant des violences physiques ou morales, de l’humiliation, des abus affectifs ou sexuels… Même sur ce qui pourrait ressembler à un long fleuve tranquille, l’enfant expérimente la peur à répétition, la colère, la tristesse à répétition, la honte, la culpabilité à répétition, sans savoir pourquoi ni comment. Dans l’espoir que les choses s’arrangent, il s’autoévalue et se juge avec les encouragements de son entourage, comme étant responsable et coupable de ses propres souffrances.

Quel qu’elles soient les circonstances ou le contexte, les qualités des enfants sont surprenantes. Ils sont naturellement innocents, spontanés, optimistes, émerveillés, flexibles, créatifs. Leur sensation de « je suis », d’Être, d’unicité, est viscérale. Tous les très jeunes enfants sont naturellement curieux de tout, joueur et créatifs, prêts à tout pardonner…, ils ne confondent pas l’existence avec des définitions de l’existence et ne cherchent pas comme les adultes à se rassurer en maniant des concepts effrayants. Rapidement cette simplicité fait place à des dispositions d’esprit de plus en plus complexes. Il est de bon ton de regarder cela comme une fatalité propre à l’espèce humaine sans regarder vraiment ce qui se passe. Ce qui se passe est pourtant très éclairant sur ce qui est vécu à l’âge adulte.

Progressivement la spontanéité du très jeune enfant, sa sensation directe de l’existence et de l’environnement, fait place à un début de recherche stratégique. Instinctivement il recherche des solutions pour gérer ses propres inconforts et ceux de son entourage. Cette recherche de réparation, se fait toujours et de plus en plus sur la base d’interprétations conceptuelles de ce qui se passe. Il en résulte la formation conceptuelle du « moi ».
Selon les circonstances et l’interprétation qu’il en a fait, l’enfant se définit comme étant indigne d’amour, incomplet, sans valeur, seul, non existant, petit faible et sans pouvoir… ou dans la réaction a ces définitions… Ces définitions de « moi » confirment la sensation d’être distinct et séparé de tous et de tout y compris de « soi-même ». Ces définitions pour la plus part inconscientes, deviennent une sorte de traduction permanent et ‘rassurante’ en réaction au « doute ontologique ». Le doute d’être. Ce doute est induit par l’activité sécuritaire du système nerveux qui éprouve le besoin de revérifier en permanence sa propre existence.

Dans l’espoir de maîtriser l’inconfort, le doute et la peur, au cours de l’enfance, de l’adolescence, de la vie d’adulte, des réactions à ces autodéfinitions originelles, se développent et se complexifient. Les systèmes défensifs de notre sens de « Moi » se structurent au tour de stratégies de contrôle telles que la répression, l’occultation des faits concrets, la projection, l’introjection, la dissociation, la sure-idéalisation, le déni, la rationalisation… Loin de nous délivrer de la tyrannie des autodéfinitions originelles de « moi », ces mécanismes de défense confirment les définitions de « moi » et démultiplient les souffrances induites. Il en résulte une chaine d’autres interprétations de ce qui se passe, confirmant illusoirement la structure conceptuelle de « moi » comme étant la seule réalité vivable !

Le côté sombre de l’enfant du passé hypnotise l’adulte d’aujourd’hui, ce qui nous empêche de sentir le « Je Suis » dans l’instant qui se déploie.

Peut-on se réveiller d’une telle transe hypnotique identitaire ? Peut-on retrouver la sensation « Je Suis » lorsque cette sensation est cachée depuis plusieurs décennies derrière des concepts tels que « je suis ceci ou je suis cela » ?

La réponse est OUI pour ceux qui ne cherchent plus à « compenser » par des quêtes de réparation, ajoutant d’autres croyances et concepts supplémentaires toujours réactifs à leur sensation de manque ou de souffrance. La réponse est OUI pour ceux qui questionnent l’histoire et la structure des croyances sur lesquelles repose leur transe hypnotique identitaire. La réponse est OUI pour ceux qui questionnent la structure de l’autohypnose plutôt que de continuer à l’entretenir en mode automatique.

« Je Suis », ce n’est pas pensable ni conceptualisable. « L’existence » ne dépend pas du concept « exister » ou des définitions enfantines ou savantes de l’existence. Si ces définitions plus ou moins inconscientes provenant de l’interprétation de votre passé sont trop lourdes à porter, questionnez-les ! Débusquez-les ! Posez vos valises.

C’est ce que permet la Pratique de l’Autoquestionnement des croyances identitaires provenant du passé. Cette pratique permet de se réveiller de l’autohypnose.

Ce réveil produit rapidement et durablement des effets tangibles au quotidien, autant chez nous que sur notre entourage. Les souffrances dont le socle est conceptuel disparaissent, ainsi que les crispations, les somatisations, les addictions, les comportements récurrents, les auto-enfermements, les focalisations de l’attention sur le passé…
– La
spontanéité se développe.
– La capacité à sentir le monde tel qu’il est (sans interprétations) apparaît.
– La capacité à entrer en relation simple avec les autres se découvre.
– La sensation de vos propres besoins devient évidente au point qu’une vision claire des moyens de les combler s’installe définitivement.

Dé-hypnotisés de ce « Moi » conceptuel provenant du passé, « Je Suis » est éprouvé au présent.

Article écrit par
le docteur Prabhã CALDERÓN et Bruno MAILLARD.

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