Echapper aux traumatismes au travers des déviances sexuelles: Le cas du sadomasochisme | Sexualité

Nous entendons souvent des situations où les victimes de traumatismes rencontrent des difficultés telles que le vaginisme, la dyspareunie, les troubles de l’érection, etc. Cependant, nous parlons peu de ces victimes qui adoptent après le trauma des comportements sexuels dit « déviants ». Il s’agit pourtant d’une réalité que tout thérapeute est susceptible de rencontrer.

Dès lors, qu’est-ce qu’un comportement sexuel « déviant » ?

En sexologie clinique, nous utilisons le terme de paraphilies pour définir « Un comportement entrainant une gêne pour le sujet ». Deux critères seront nécessaires pour qu’un comportement soit reconnu comme paraphilie :

  •  Premièrement, nous parlerons de la nature de la paraphilie qui peut être soit une fantaisie imaginaire sexuellement excitante, soit une impulsion sexuelle ou un comportement répété et intense apparaissant depuis au moins 6 mois.
  • Ensuite, pour qu’une paraphilie soit reconnue comme telle par le DSM, il faut que cette fantaisie, cette impulsion ou ce comportement soit à l’origine d’une souffrance cliniquement significative ou d’une altération d’un fonctionnement social professionnel ou dans d’autres domaines importants » (P. Lopès et F.-X. Poudat , 2007).

Il est important de souligner que la société dans laquelle nous vivons va directement influencer ce que l’on considère comme déviants ou non. En effet, selon le contexte sociétal, différentes règles et principes sont établies en vue de servir de référence à tout jugement.

Dès lors, en tant que sexologues, nous devons toujours travailler en gardant comme objectif la satisfaction du patient lui-même. Il ne convient pas de s’attarder sur ce qui est « normal » ou non mais sur le bien-être et l’épanouissement que la personne retire de son fonctionnement.

Symptomatologie des déviances sexuelles

En sexologie clinique, nous pouvons rencontrer des personnes qui vont développer des pratiques sexuelles dites déviances en vue de faire face à une difficulté, l’occulter, voir même l’oublier.
Tout d’abord, nous pouvons mettre en évidence les comportements en vue de blesser et/ou de faire souffrir. Il s’agit de toutes les attitudes qui vont infliger des blessures ou engendrer de la souffrance, tels que le sadomasochisme. Les personnes victimes d’un traumatisme peuvent adopter ces pratiques pour diverses raisons.

  • Premièrement, nous pouvons être face à une tentative de compréhension de l’évènement traumatique. Il s’agit alors de revivre la scène traumatisante dans le but de donner du sens à ce qu’on a vécu.
  • La deuxième raison que nous pouvons mettre en évidence dans la pratique du sadomasochisme est celle de punir le corps qui a amené le traumatisme. De nombreuses victimes détestent leur corps, le tenant pour responsable de ce qui leur est arrivé. Elles développent alors des attitudes de punition telles que la scarification mais aussi le sadomasochisme.
  • Pour finir, nous pouvons mettre en avant ces victimes qui prennent le rôle de bourreau. Il s’agit alors une tentative d’infliger à autrui les mêmes douleurs qu’elles-mêmes ont vécues. Les personnes disent adopter ce comportement en vue de se venger de ce qu’elles ont vécu. Souvent, c’est une recherche non aboutie car les victimes continuent à souffrir et certaines vont même culpabiliser des souffrances qu’elles infligent.

Nous avons principalement mis en avant les pratiques sadomasochistes car c’est celles-ci que nous avons très souvent rencontrées dans nos consultations. Cependant, il est important de souligner que chaque victime va développer ses propres mécanismes d’autoprotection et que d’autres comportements tels que le libertinage et l’échangisme peuvent également être adoptés et ce, dans une tentative de contrôler les relations sexuelles entretenues !

En sexologie clinique, nous sommes donc confrontés à ses patients aux histoires peu communes. L’élément déclencheur amenant ces personnes à se diriger vers des pratiques sexuelles dites « déviantes » est donc un événement de vie traumatique (un abus sexuel, des attouchements ou des expériences sexuelles ratées ou humiliantes,…). Dès lors, grâce à diverses techniques thérapeutiques et notamment l’hypnose conversationnelle, nous pouvons désensibiliser le traumatisme.
Nous allons alors utiliser l’état modifié de conscience pour transformer les plaques mnésiques et développer les protections dissociatives. Il s’agit ici d’utiliser énormément l’imaginaire et le créatif du patient.

En conclusion, en tant que thérapeute et sexologue, il faut absolument garder à l’esprit que c’est le bien-être du patient qui prime. Dans les cas où l’on décèle une problématique mais que la personne n’aborde pas le sujet, il est très important de respecter son rythme et sa demande ! Vouloir aller trop vite risquerait de briser l’alliance thérapeutique et de confronter la personne à des éléments auxquels elle n’est pas prête à faire face.

Référence :
LOPES P., POUDAT F.-X. ; Manuel de sexologie ; Edition E. Masson ; Coll. : Pratique en gynécologie-obstétrique ; 2007.
Stéphanie Robyns: Sexologue Clinicienne et Hypnothérapeute

1 commentaire
  1.  

    Bonsoir.
    Je viens vers vous afin d’être guidé de la manière la plus opportune pour régler mon problème qui aujourd’hui me rend très malheureux.
    A l’âge de 4 ans, j’ai vu ma soeur recevoir une fessée déculottée sur les genoux de mon père. J’ai ensuite durant toute mon enfance eu peur de la recevoir, chose qui ne s’est jamais passé.
    Aujourd’hui, mon problème concrètement, est le suivant : j’ai 23 ans, je suis sur d’être hétéro, je plais beaucoup aux filles, mais n’ai aucune libido. Maintenant que je suis célibataire et ne peux plus demander à ma copine de me donner (copié collé )cette fessee, je vais voir des dominatrices qui demandent pas mal de sous pour m’assouvir. Une relation sexuelle « plate », sans domination, ne m’excite même pas, même si c’etait avec Angelina Jolie ! Ça peut vous faire sourire mais je vous assure que ça devient vraiment un boulet trop lourd à porter. Je commence maintenant à parler de ce problème mais je désespère de connaître un jour une sexualité dite « normale », de pouvoir un jour faire l’amour sans domination, et surtout, de ne plus ressentir plus d’excitation à l’idée d’être puni et fessė qu’à l’idée de faire l’amour tendrement.
    Merci pour vos conseils que je sais précieuse pour mes démarches qui deviennent vitales… Cordialement. Pierre

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